mercredi 29 octobre 2008

Gatchan fait comme tout le monde

Je me souviens encore de ce jour où je suis allée à l'accueil du magasin pour demander "une carte de téléphone". La dame m'a demandé : "Pour le portable ?" Et moi j'ai dit "Ben non, pour la cabine là-bas."

Ah, le regard des étudiants avec qui vous faites un exposé, et qui vous disent : " Ouais quand j'ai fini, je t'envoie un SMS, c'est quoi ton portable ?"

Et les administrations qui remplissent votre fiche, et qui demandent pour la forme : "Vous avez un numéro de portable ?" Avec moi au moins, ça servait à quelque chose.

Il parait que 80% de la population française a un portable. Imaginez, vous avez 20 ans (oui, bon, à peu près, hein), et vous , vous n'en avez pas. Vous n'en avez jamais ressenti le besoin, même si vous en comprenez l'utilité. Même votre grand-père est plus à la page que vous. Au mieux, on vous demande si vous avez peur du cancer du cerveau, au pire on vous prend pour une arriérée (à ce moment-là, ne dites surtout pas que sinon, vous aimez aussi tricoter).

Vous détestez les gens qui ne sont pas fichus de l'éteindre. Ça sonne tout le temps, en cours, à la bibliothèque, des fois au cinéma. C'est très impoli. A côté de vous dans le tram, quelqu'un répond à un appel en criant comme si le téléphone ne se chargeait pas de transmettre les sons, et bientôt vous êtes au courant de ses projets pour toute la soirée.

Si votre père n'avait pas décidé de se la jouer papa poule, vous vivriez encore bienheureusement sans. Mais voilà, il veut que vous ayez un portable pour appeler si jamais vous tombez en panne avec votre voiture.

Vous commencez à cogiter, à vous dire que oui, tiens, ça serait plus pratique d'être joignable, juste au cas où.

Et c'est ainsi que hier, j'ai craqué. J'ai acheté ce truc qui se vend dans les tabacs et qui porte le nom d'une marque de stylos, parce que c'est le plus simple. Pas de photo ou de 3G ou de musique ou je ne sais quoi. Téléphone, chargeur, écouteurs, c'est tout. J'ai mis quelques numéros dans le répertoire et depuis, il est éteint, puisque pour le moment personne n'a mon numéro. D'ailleurs c'est quoi déjà, le numéro ?

Eh ben malgré tout, j'ai l'impression d'avoir perdu une petite particularité dont j'étais assez fière ...

jeudi 16 octobre 2008

Gatchan et la grande dépression

Tout va mal.

Les bourses chutent en même temps que les feuilles des arbres, l'Élysée augmente ses dépenses, Bénabar sort un nouvel album, on travaille plus pour gagner queue dalle, les "fils de" trépassent les uns après les autres, Madonna divorce et je reste absolument persuadée que c'est McCain qui va gagner les élections américaines.

En plus il pleut comme vache qui pisse depuis hier soir 19h40.

Pour lutter contre cette baisse du moral des français, je propose un traitement de choc, qui ferait une excellente réponse à la question "Votre remède contre la tristesse ? " dans l'interview de la dernière page du Figaro Magazine*.

Votre remède contre la tristesse ?
Alain Souchon. On écoute et une fois que l'on a fini de sangloter nerveusement, on est vidé et on relativise, voire même on a honte de s'apitoyer ainsi sur son sort. Parce qu'au jeu de "qui est le plus malheureux sur la Terre ?", c'est encore les petits africains qui gagnent. Et de loin, en plus.

*Je n'ai jamais acheté le Figaro. Il fut un temps où ma mère le piquait au boulot, après la revue de presse. C'est intéressant de voir quelles sont les préoccupations des riches **

**Leurs préoccupations sont les actions, les montres à 30 000 euros, les villas à vendre en Basse-Normandie et les Sudoku. Ah, les Sudoku ? Ce sont des gens comme nous, finalement.